CV et activités

Interdisciplinarité au service de la biologie

Pionnier des mesures de temps de vie pour l’étude d’interaction moléculaires en cellule vivante, j’ai participé à l’essor de cette méthode au niveau national. J’ai en effet développé de nouvelles stratégies innovantes et créé des prototypes (Figure 1) basés sur la corrélation de mesures de temps de vie, de spectre d’émission de fluorescence et de corrélation de fluorescence, permettant notamment des mesures de dynamiques et d’interactions moléculaires dans des milieux hétérogènes et auto-fluorescent.

Ces méthodes uniques au monde ont étés valorisées sous forme de publications, brevet et licences logicielles puis ont étés mises à disposition de la communauté nationale au travers (i) du réseau technologique Microscopie photonique de Fluorescence Multidimensionnelle, au sein duquel j’ai été responsable du groupe de travail sur les mesures de temps de vie de 2008 à 2013, (ii) de transfert technologiques vers différents laboratoires et plateformes comme le Bordeaux Imaging Center, la plateforme en Imagerie Cellulaire et Tissulaire de l'Université de Reims Champagne Ardenne, le laboratoire de biologie et de pharmacologie appliquée de l’ENS Cachan, (iii) d’un réseau fourni de collaborations nationales et internationales.

Schéma et photo d’un des prototypes développés pour les mesures de SLiM/FCS/FCCS. Pour plus d’information, voir : « Procédé et système d’analyse moléculaire à commutation de mesures d’imagerie et de spectroscopie. Brevet d’invention. Spriet C*, Laurent H, Barbillat J, 2010. »

En 2013, j’ai rejoint l’Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionelle (UGSF) et je suis depuis 2020 rattaché principalement aux plateformes lilloises en biologie et santé (PLBS). J’ai donc choisi de réorienter mes thématiques de recherche afin d’exploiter au mieux leurs potentiels et de réaliser des développements technologiques cohérents avec les thématiques de mes unités. Je développe actuellement trois axes de recherches focalisés sur i) les mesures d’activités enzymatiques dans la cellule vivante par biosenseurs FRET, ii) le développement de nouvelles méthodes d’étude de biopolymères végétaux in situ couplant chimie bioorthogonale et biophysique iii) et sur l’utilisation des réseaux de neurones pour l’analyse d’images biologiques.

A titre d'exemple, différents travaux récents ont été valorisés par des publications dans des journaux à fort impact :

J'ai développé et mis en place, en collaboration avec la plateforme PICT et l'équipe FARE de Reims, une nouvelle stratégie de quantification des interactions moléculaires entre la lignine et différentes biomolécules
J'ai développé une nouvelle stratégie de quantification in situ des grains d'amidon
J'ai développé la partie biophotonique d'un projet de chimie « click » pour l'étude dynamique de la formation des parois végétales et pour l'étude de la lignine utilisant la safranine

Illustration d’un travail interdisciplinaire entre chimie, physique et biologie avec l’application de la stratégie “BLISS” pour l'étude de la lignine in situ. Cette image est également lauréate du France Bio Imaging Contest 2017 avec pour titre “When Chemistry Transcends Lignin”

Activité de plateau et de plateforme

J’ai fondé le plateau TISBio en 2013 en en assure la direction. Il a pour objectif de rendre la bio-photonique accessible aux biologistes. L'étude du vivant par la microscopie photonique peut être difficile à appréhender car l'analyse des données nécessite des connaissances pluridisciplinaires. A l'interface entre la Biologie, l'Informatique et la Physique, TISBio accompagne les projets des biologistes, de la conception des expériences et des contrôles jusqu'à l'analyse et l'interprétation des données et les développements logiciels associés. TISBio gère également un parc de microscopes photoniques. Afin d’augmenter mon potentiel de mutualisation, il m’a été proposé de rejoindre en 2020 les Plateformes Lilloises en Biologie et Santé et de prendre la responsabilité de la plateforme BICeL-CS-Photonique en 2021. ce parc de microscopes est ainsi composé de systèmes de proximité (vidéo-microscopes traditionnels, loupes binoculaires…) mais également de systèmes originaux et attractifs pour les utilisateurs de la région (microscope confocal droit, vidéo microscope optimisé pour les mesures en biosenseurs et pour le suivi très longue durée).

Exemples d’applications TISBio. A) analyse morphométrique de la tête d’un embryon de Xénope (M.Marin, UGSF). B) Segmentation et analyse du rayon de courbure bactérienne (E.Biondi, LCB). C) reconstruction d’imagerie DIC 3D de racine de lys (TISBio). D) Reconnaissance automatique et quantification de fluorescence dans l’appareil de Golgi et les vésicules (F.Foulquier, UGSF) E) tracking de cellules cancéreuses, sur une reconstruction en mosaïque (L. Vyacheslav, PhyCell). F) Imagerie 3D de l’auto-fluorescence du plancton (S.Soussi, LOG).

Médiation scientifique

Depuis 2016, mon implication dans la médiation s’est fortement développée et j’organise chaque année de nombreuses manifestations auprès du grand public (fête de la science, journée de la biologie, échappée inattendues du CNRS…). Elles sont pour moi une excellente méthode de team building dans mes unités, et de formation à la prise de parole en public en interne pour les personnels impliqués. Cet investissement s’appuie fortement sur les réseaux des Cor’com du CNRS en régional et en national, ce que me vaut de participer régulièrement aux expérimentations du CNRS. J’ai ainsi organisé, coordonné et animé parmi les premiers ateliers « Meliscience, la récré scientifique du CNRS » ainsi qu’une conférence performée dans le cadre des « échappées inattendues du CNRS».

Pour aller plus loin, nous avons décidé de fonder en 2023, avec des collègues enseignants et chercheurs, l’association « les collemboles&Cie » qui vise à renforcer les liens entre les écoles et le monde de la recherche. J’en suis actuellement membre fondateur et secrétaire.

(A) fête de la science 2016 avec le stand de l’UGSF mis à l’honneur dans l’article « Rencontrez peut-être le futur prix Nobel pendant la fête de la Science » de la Voix du Nord (A), le kit pédagogique (B) et le jeu sur le développement embryonnaire que j’ai réalisé pour l’occasion. (D) Stand de l’UGSF au village des sciences de Lille en 2018 où mon rôle d’ambassadeur régional a permis une forte couverture médiatique comme l’illustre (E) avec un direct radio sur France Bleu Nord. Enfin, j’ai participé à l’organisation de nombreuses conférences et écoles, notamment les éditions 2004 à 2010 de « MiFoBio » qui est l’école nationale de référence en microscopie (F).

Art et science

Depuis 2016, je me suis passionné pour une nouvelle forme d'interdisciplinarité à l'interface de l'art et des sciences expérimentales. Je suis membre actif du comité de pilotage du collectif « œuvre et recherche » et je participe activement à l'essor de cette interface innovante. Au fil du temps, mes actions ont pris forme sous différentes manifestations, notamment (i) l'accueil de plusieurs résidences artistiques depuis 2018, au sein du laboratoire, (ii) ma participation à l'organisation d’expositions régionales et internationales, (iii) ma forte implication dans la réalisation d'œuvres et de courts métrages de visibilité internationale tels que « MIZUMOTO » et « please love party » de Pierre Pauze, présenté au Fresnoy ; « Mythologie Cellulaire » d'Adele Tilouine, présenté à Lilliad learning center d'U. Lille..., (iv) ma participation en tant que conférencier invité pour présenter ces travaux interdisciplinaires lors de conférences nationales et internationales (French Biophysical society annual meeting, Forum Ouvert Ouvre et Recherche, congrès annuel du GDR Chemobiologie) et enfin v) j’ai co-encadré une thèse de troisième cycle en sciences humaines et sociales (2019-2021), portant sur « L’hypothèse d’une discipline Arts et Sciences : l’essor des pratiques artistiques contemporaines au sein des laboratoires scientifiques ». Je m'intéresse également au lien entre art, science et médiation scientifique, ce qui m'a conduit à organiser un colloque labellisé « 80 ans du CNRS ». Enfin, j'ai pu exploiter cette approche interdisciplinaire dans le cadre pédagogique international en développant un partenariat entre 2018 et 2020 avec le grand lycée franco-libanais de Beyrouth autour du projet des « héros cellulaires ». Cette approche multidisciplinaire impliquant les matières suivantes : français, anglais, arabe, physique, biologie et arts plastiques a mobilisé 250 élèves par an et un total de 60 membres du personnel et avons eu plus de 1000 visiteurs lors du vernissage de l’exposition. Ce projet a été fortement relayé par des organismes tels que l'ambassade de France, la mission laïque et l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger. Je collabore actuellement, et depuis 2020 avec le rectorat et l’académie pour renforcer le lien entre art, science et les écoles des hauts de France avec un focus particulier sur l’inclusion.

Affiche (A) et vernissage (B) du projet “Cell Fiction”, liée au programme de recherche Images, Sciences et Technologies mené par l'Ecole Supérieure d'Art du Nord-Pas de Calais, Dunkerque / Tourcoing (L'ESÄ), L'Espace Croisé, Centre d'Art et le laboratoire TISBio (http://prist-esanpdc.fr/). Illustration de la participation de Corentin Spriet aux projets “dispersion” de Laetitia Bica (C) et au film “please love party” de Pierre Pauze, lauréat du prix de l’ADAGP 2019 (https://www.adagp.fr/fr/actualites/revelation-art-numerique-art-video-2019-ete-attribuee-pierre-pauze ). Photo du vernissage de l’exposition “les héros cellulaires” organisée à Beyrouth en 2019 (http://www.mlfmonde.org/un-travail-original-et-interdisciplinaire-au-glfl/ ).